Publié le 04 janvier 2009 par Benjamin Tolman
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Lausanne, Suisse - Les nanotubes de carbone pourraient constituer des
outils idéaux pour réparer des connexions cérébrales défectueuses. C'est
ce que conclut une étude menée à l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de
Lausanne), publiée le 21 décembre dans le magazine Nature Nanotechnology.
L’étude montre que les nanotubes de carbone, qui sont, comme les
neurones, de très bons conducteurs, entrent en contact avec les
membranes cellulaires neuronales. A la différence des électrodes
métalliques actuellement utilisées dans la recherche et les applications
cliniques, ils peuvent créer des raccourcis générant une excitation
neuronale.
Les travaux ont été menés par le laboratoire de neurosciences des
microcircuits, à l’EPFL, sous la direction de Michel Giugliano
(aujourd'hui professeur adjoint à l'Université d'Anvers), Laura
Ballerini et Maurizio Prato de l’Université de Trieste.
Dans un communiqué, Michel Giugliano explique que "ces résultats sont
d’un grand intérêt pour le domaine émergent de la neuro-ingénierie et
des neuroprothèses"
utilisés pour réparer des lésions touchant le système nerveux. Des
nano-électrodes en carbone pourraient également remplacer les pièces
métalliques utilisées dans les applications cliniques telles que la
stimulation cérébrale profonde pour le traitement de la maladie de
Parkinson ou des dépressions graves.
Pour Henry Markram, directeur du laboratoire de neurosciences des
microcircuits et auteur de l’étude : "Il y a trois obstacles principaux
au développement de neuroprothèses fiables : la stabilité de la cohésion
entre les dispositifs électromécaniques et le tissu neural, la
compréhension sur comment stimuler le tissu neural et enfin, le bon
choix des signaux neuronaux à enregistrer afin que le dispositif prenne
l’option de stimulation adéquate. Cette nouvelle technologie à base de
nanotubes de carbone alliée aux simulations cerveau-machine est la clé
du développement de tous types de neuroprothèses : la vue, l’ouïe,
l’odorat, le mouvement, l’arrêt des crises d’épilepsie, les bypass au
niveau de la colonne vertébrale, ainsi que la réparation et même
l'amélioration des fonctions cognitives.»