http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70213.htm
Une étude menée à l'Université de Montréal révèle que la méditation aurait une influence sur le réseau cérébral au repos de personnes ayant une longue expérience de cette pratique. Les
différences sur le plan cérébral indiqueraient que la méditation favorise la concentration et la réflexion de manière plus objective par rapport à soi. Les adeptes de la méditation de pleine
conscience apprennent dans leur pratique à accueillir les sensations, les émotions et les états d'esprit sans leur résister ni les juger. Ils cherchent simplement à être dans le moment
présent.
Plusieurs travaux ont démontré que ce type de méditation pouvait avoir des effets bénéfiques à long terme sur la stabilité émotionnelle et, par conséquent, sur des désordres comme l'anxiété et la
dépression majeure. Dans cette étude, les chercheurs ont étudié le cerveau de 13 adeptes de méditation ayant plus de 1000 heures d'entrainement et celui de 11 débutants à l'aide d'analyses de
connectivité fonctionnelle. La connectivité fonctionnelle fait référence à la synchronisation entre deux ou plusieurs régions cérébrales qui change dans le temps, soit pendant une tâche concrète
ou au repos. Cette méthode d'analyse peut s'appliquer à des données d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.
Ces analyses ont permis aux chercheurs de repérer le réseau cérébral par défaut des sujets, c'est-à-dire un ensemble de régions s'activant au repos, lorsque la personne n'effectue aucune activité
particulière. Le réseau par défaut est associé à la rêverie, aux pensées relatives à soi quand nous ne faisons "rien". Selon l'hypothèse des chercheurs, le réseau cérébral par défaut des adeptes
de la méditation serait structuré autrement car ces individus habitués à être dans le moment présent et leurs pensées ne partent donc pas dans tous les sens lorsqu'ils sont au repos. Les
résultats obtenus montrent effectivement une plus faible synchronisation entre les cortex préfrontaux ventro-médian et dorso-médian. La partie dorsale est engagée dans les processus cognitifs
associés au soi et la partie ventrale concerne plutôt l'évaluation émotive du soi. Le fait que ces zones sont moins interreliées montre que ces personnes
réfléchiraient sur elles-mêmes de façon plus objective.
Fait curieux et intéressant : ces mêmes sujets présentaient une plus forte synchronisation entre certaines zones qui convergent toutes vers le lobe pariétal droit. Cette région est reconnue pour
avoir un rôle déterminant dans l'attention, ce qui indiquerait peut-être un effet bénéfique à long terme de la méditation, mais qui reste à être prouvé par des recherches étudiant spécifiquement
les processus attentionnels.
Pour en savoir plus, contacts :
Véronique Taylor - Mél. : veronique.taylor@umontreal.fr
Sources :
Artcile scientifique paru sur le site internet de l'Université de Montréal: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/OCkoK
Rédacteurs :
Mathilde Hubert
Origine : BE Canada numéro 406 (6/06/2012) - Ambassade de France au Canada / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70213.htm